ÉGLISE DE NOTRE-DAME DE L’ASSOMPTION

OFFICE RELIGIEUX :  le 1er Dimanche de chaque mois, à 9h30

Histoire

Une église de campagne. Lieu des grands événements de la vie, lieu de rassemblement des habitants depuis tant de siècles. A quoi ressemblait la première église ? Impossible de le savoir. Cambernon, une des premières paroisses érigées par les premiers évêques de Coutances (Ve–VIe siècles), avait eu sans doute une église à l’époque mérovingienne, mais il n’y en a aucune trace. On sait pourtant qu’à l’emplacement de l’ancienne école (aujourd’hui le cabinet des infirmières) au lieu-dit « La Motte » (1) il y avait un château. Dans l’enceinte de ce château se trouvait une chapelle. C’était un lieu de pèlerinage sous le vocable de ND de Pitié. L’église occupe probablement l’emplacement de cette chapelle. Suit une longue période de ténèbres. Ce n’est qu’au moment de la rédaction du Livre Noir du Chapitre au cours du XIIIe siècle que l’existence de la paroisse se révèle. Elle y est désignée sous le nom de paroisse de Notre Dame de Cambernon sous les patronages de l’Évêque de Coutances et de l’Abbesse de Cordillon (à Lingèvres, Calvados, Abbaye St Laurent).

Pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1450 (2)) « le château le manoir et les maisons appartenant au seigneur de Cambernon, fut « ars et brûlé par force et inconvénient de feu ». Les habitants se servirent des pierres pour rebâtir leurs maisons. » (3)

Fin XIVe ou début XVe construction de la tour due à la générosité de la famille Pillet comme en témoigne la plaque au dessus de la porte sous la tour :

 Ci-devant gysent Colin Pillet et Guillemine sa femme

Jehan Pillet leur fils

Olive femme du dit Pillet

Jehanne femme de Perrin Girard, fille dudict Jehan

priez dieu pour eulx. Pater noster

La famille Pillet habitait l’Hôtel Pillet, aujourd’hui disparu. C’est un maçon nommé Pillet qui construisit le clocher, d’où la sépulture sous le porche. Cette famille eut ce privilège jusqu’en l’année 1776, époque où cessèrent les inhumations dans l’intérieur des églises.

Encore une fois, la suite de la construction se perd dans les brumes de l’histoire. On peut supposer que l’ensemble de l’église a été rebâti en même temps que la tour, aucun opus spicatum (4) n’étant visible.

 1791, la municipalité réalise divers travaux, pavement du chœur, bancs de la nef, réparation de l’horloge, des fonts baptismaux et de la clôture du cimetière.

1793, ordre est donné d’effacer toutes les fleurs de lys figurant dans et hors de l’église.

1795 l’église est rendue au culte.

1810 deux cloches sont installées qui sont toujours en place :

  • Sur la grosse, « L’an 1810 j’ai été nommée Aimable Caroline par M. Pierre DESHAYES de Caen et Marie Perrette DESHAYES. Bénite par M. Louis LE CAPLAIN vicaire. J-B LECHEVALIER de la Frouaise, maire. »
  • Sur la petite, « L’an 1810, j’ai été nommée Marie-Thérèse Napoléone par M. Pierre COLLETTE des Croutes, cultivateur, et de Mme Marie Anne LECHEVALIER, épouse de M. Jean COLLETTE de Goardière. Bénite par M. J-F LECHEVALIER, vicaire. »

Sur les deux, on trouve la mention « JOURDAN de Vere fondeurs. »

Les sources divergent quant à la date de construction des chapelles. Des travaux eurent lieu de 1856 à 1858, probablement d’agrandissement.

Vers 1917 ou 1918 le chœur est restauré et allongé, c’est depuis lors qu’il arrive au ras de la rue.

1923 des travaux sont réalisés par la municipalité : réfection de la toiture, nettoyage des murs, peinture.

1928 le curé Albert Lemoine répare une chapelle de ses deniers, en 1947 il contribue aux travaux de la voûte.

Après la Guerre d’importants travaux de restauration et même de reconstruction sont entrepris.
MM VIMOND et FAUNY (architectes), TURROU (maçonnerie, gros œuvre), MAUMEJEAN
(5) (vitraux) DUJARDIN (menuiserie). Les voûtes, qui étaient en bois, sont reconstruites en brique avec des nervures de pierre sur l’ensemble de l’église. Les retables des chapelles, vermoulus, sont retirés.

1962 le sol de la nef est cimenté. Peu après les chaises de la nef sont remplacées, le chœur et les chapelles seront cimentés plus tard. Seuls la croisée du transept, le chœur et peut-être l’allée centrale de la nef étaient dallés. Pendant ces travaux 73 sépultures seront découvertes.

Intérieur de l’église

(1) motte castrale, type apparu au cours du Xe siècle, des habitations se groupent autour du château, cherchant protection.

(2) 1450 fin de la Guerre de Cent ans en Normandie.

(3) Pierre Duprey « Histoire de Cambernon ».

(4) façon de monter les pierres en « arête de poisson » pouvant remonter aux Xe ou XIe siècles.

(5) Manufacture de vitrail franco-espagnole fondée à Pau en 1860. Le chanoine Pinel, dont le rôle a été déterminant dans la reconstruction des églises après 1944, fit souvent appel aux frères Mauméjean. Parmi leurs réalisations 71 églises de la Manche car la taille de l’atelier permettait la réalisation en un temps record d’ensembles vitrés..